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Rentrée Littéraire : La Purge de Arthur Nesnidal

La Purge (2018)Résultat de recherche d'images pour "la purge arthur nesnidal"

Un Roman de Arthur Nesnidal

Paru le 16 Août 2018

Aux éditions Julliard

 

Les plus fidèles d’entre vous l’auront remarqué, nous ne détruisons des œuvres qu’en de très rares occasions. Les raisons en sont multiples : nous préférons partager avec vous des coups de cœur que des coups de gueule, et nous avons le respect du travail des artistes qui font le geste d’offrir quelque chose à leur public. À la rigueur, il nous arrive de partager nos déceptions ou nos réserves sur certaines œuvres tout en soulignant ce qui les rend intéressantes ou non. Nous préférons l’analyse au sentiment personnel, les pistes de réflexions aux coups de sang. Mais quand c’en est trop, il faut le dire. Quand le public est pris pour un con, notre rôle est de monter au créneau. Alors préparez-vous, voici l’article épidermique du moment !

Jamais roman n’a aussi bien porté son nom. La blague est facile mais tout à fait indiquée dans ce cas. Arthur Nesnidal offre avec La Purgela démonstration d’une écriture qui se regarde le nombril à chaque instant. Le propos de départ est intéressant puisqu’il prétend démontrer le quotidien compliqué des classes préparatoires pour hypokhâgne avec une plume acerbe et féroce.

Mais sa prose d’une complexité inutile force le lecteur à parfois relire plusieurs fois un passage pour en comprendre le sens. Nous ne lui demandons pas d’être Marc Levy ou Guillaume Musso, dont les styles simplistes pourraient être ceux d’enfants de 10 ans, mais il y a des limites à l’esthétisme littéraire : celui de la compréhension. Les phrases sont belles mais ne servent en aucun cas le propos.

D’autant qu’une fois décryptées, on en vient à se demander si cette complexité ne sert pas plutôt à camoufler une certaine vacuité du propos. L’auteur enchaîne les platitudes et les lieux communs. Tout ce qu’il nous dépeint est connu de tous et ne se limite pas aux classes préparatoires. La cantine n’est pas bonne, les professeurs écrasent leurs élèves, le rythme de travail est intense, etc. On retrouverait les mêmes choses dans le livre d’un élève de médecine.

La Purge d’Arthur Nesnidal est la masturbation littéraire d’un auteur qui semble davantage penser à démontrer ses talents de poète qu’à soutenir son propos. Il en ressort alors un livre désagréable, qui tombe des mains régulièrement et devient une épreuve de force malgré ses 200 pages. C’est prétentieux et camoufle un propos vide. Une belle déception.

Un article de Florian Vallaud